9 avril : l’UDFO des Ardennes mobilise contre le projet de loi Sapin

, par udfo08

Les UD FO et CGT se sont rendus ce mardi devant la permanence du député Léonard pour lui demander de ne pas voter cette loi. Un communiqué de presse du député était paru dans l’Ardennais du jour, communiqué qui indiquait que Christophe Léonard ne voterait pas cette loi en précisant que le projet était globalement dangereux. Ce même communiqué a été lu par l’attaché parlementaire de Monsieur Léonard aux manifestants. Pour autant, Daniel Blondeau a interpellé le collaborateur du député et lui a demandé si le député allait voter CONTRE ou s’ABSTENIR ? Réponse : la décision n’a pas encore été prise (à 15h30).

Prise de parole de l’UDFO

Camarades, Le 6 mars dernier, le conseil des ministres a donc adopté le projet de loi SAPIN dit de « Sécurisation de l’Emploi ». Ce projet de loi est issu de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, signé rappelons le par 3 organisations patronales MEDEF, CGPME, UPA et 3 organisations syndicales la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC.

Ce projet de loi revendiqué et voulu par le patronat depuis des décennies et enfin obtenu avec l’aide de représentants des salariés, risquent si les parlementaires l’adoptent, de sacraliser un chantage à l’emploi dans le code du travail.

Au moment où les derniers chiffres du chômage annoncent une augmentation de près de 11% en un an, où près de 3,2 millions de salariés sont sans emploi, la seule solution qui veut être imposée aux travailleurs de ce pays c’est :

 Si tu veux garder ton travail, accepte de baisser ton salaire !
 Si tu veux garder ton travail, accepte d’augmenter ton travail ou d’être muté !
 Si tu veux garder ton travail, accepte de revenir sur tes droits et acquis !
 T’es pas d’accord…alors dehors !

Voilà quelle est la responsabilité que prendront les parlementaires qui oseront adopter ce projet de loi de chantage à l’emploi.

Pour sauvegarder la sacrosainte compétitivité des entreprises, le gouvernement propose aux parlementaires avec l’aide des signataires, encore plus de flexibilité, mais pire encore, une forme de dumping social à l’intérieur des entreprises. Le débat qui a débuté 2 avril dernier aura un impact néfaste pour tous les salariés de ce pays.

Cette loi, si elle était adoptée définitivement, placerait les salariés en situation de précarisation et de soumission perpétuelle face aux employeurs.

C’est pour cette raison que nous continuons à nous mobiliser.

Le rôle des députés et des sénateurs qui sont élus par les citoyens que nous sommes tous, est de voter des lois permettant à la population de ce pays de vivre décemment. Adopter cette loi, ce serait aller à l’encontre de leur rôle qui est de servir l’intérêt général.

De plus mes camarades, ce texte aggrave la remise en cause de la loi du 11 février 1950 sur la négociation collective.

Ces conventions collectives qui permettent à tous les salariés y compris des petites entreprises d’être assurés d’avoir un socle de garantie en matière de salaires et de conditions de travail.

En actant ce projet de loi, ce serait donc bien une attaque sans précédent qu’on ferait contre ce qu’on appelle la hiérarchie des normes ou principe de faveur.

Ce principe selon lequel l’accord d’entreprise améliore l’accord de branche, lequel améliore l’accord interprofessionnel qui lui-même améliore le code du travail.

Demain mes camarades, avec cette loi tout est remis en cause.

Ces accords de compétitivité pourront être moins favorables que ce qui est prévu dans un accord de branche.

C’est un accord au service du capital et de l’ultralibéralisme.

Il ne réglera rien des problèmes de chômage dans notre pays.

Qui peut oser prétendre que plus de précarité, plus de flexibilité, moins de droits pour les travailleurs, permettrait d’inverser la courbe du chômage ? Rappelons-nous mes camarades à la fin des années 80, lorsque les patrons avaient obtenu la fin de l’autorisation administrative de licenciement, jurant que cette mesure allait relancer l’emploi…quelques mois plus tard c’était des centaines de milliers de chômeurs en plus que l’on comptabilisait.

Cette politique d’austérité est suicidaire économiquement, socialement et démocratiquement, au moment où 20 milliards ont déjà été consentis aux entreprises. Aux députés LEONARD, POLETTI et WARSMANN aux Sénateurs HURE et LAMENIE nous disons

NE VOTEZ PAS CE PROJET DE LOI ! NE SACRALISEZ PAS LE CHANTAGE A L’EMPLOI !

Après le 5 mars, ce 9 avril vous démontrez par votre présence que vous ne baissez pas la tête. Le combat continue.

Dernière minute : le député Léonard a voté CONTRE.