Bulcourt-Aubry : licenciement du délégué syndical refusé !

, par udfo08

Il y a des entreprises où être délégué syndical n’est vraiment pas une sinécure… L’entreprise Bulcourt-Aubry en est un parfait exemple. Le Délégué Syndical et élu DP René Larue a fait l’objet, pour la seconde fois, d’une procédure de licenciement avec mise à pied conservatoire. Le motif invoqué par l’entreprise est pour le moins insignifiant puisque René a contesté un avertissement en signalant, à juste titre, que les difficultés économiques rencontrées par l’entreprise sont avant tout du fait de ses dirigeants. Et c’est bien là l’une des raisons de la procédure de licenciement de René : la raison économique. L’entreprise Bulcourt-Aubry, entreprise du bâtiment, connait des difficultés économiques. Ces difficultés sont dues principalement à la stratégie de ses dirigeants. En effet, Bulcourt-Aubry est 30% plus chère que ses concurrents pour décrocher les marchés publics (l’attribution des chantiers se fait par la voie des marchés publics). Pourtant, les salariés ne sont pas mieux payés pour autant et dernièrement ils se sont vus supprimer certains « avantages » tels que les primes de Noel ou les chèques vacances.

FO constate aussi que la procédure engagée contre René le 17 octobre fait suite à une convocation à l’audience du Conseil de Prud’hommes… le 14 octobre 2014. Comme René avait déjà reçu un avertissement en février 2013 juste après une audience à ce même Conseil, on peut affirmer que les dirigeants de Bulcourt-Aubry n’apprécient pas vraiment les salariés qui défendent leurs droits !

La mise à pied de René aura durée presque 2 mois puisque c’est le 12 décembre que René a reçu de la Direccte le recommandé qui lui indiquait que l’autorisation de licenciement pour faute grave était refusée. Fait important, il est mentionné dans la décision administrative, entre autre, et nous citons : «  considérant que Monsieur Larue fait état de relations difficiles avec la direction de l’entreprise depuis sa désignation en tant que délégué syndical dans la société ; qu’une sanction est pendante au niveau de l’instance prud’homale au moment des faits entre plusieurs salariés, dont Monsieur Larue, et son employeur ; que le lien avec le mandat ne peut être écarté  ».

Ce qui démontre bien que nous nous trouvons ici, en plus du problème économique, dans un cas de discrimination syndicale !

René et sa famille sont restés 2 mois sans salaire et dans la plus grande des incertitudes tout cela parce que des patrons n’acceptent pas que des salariés puissent se défendre et se battre pour leurs droits. L’avenir à Bulcourt-Aubry est bien sombre pour de nombreux salariés (des licenciements économiques sont à craindre en 2015) et la victoire de René et du syndicat sont un message d’espoir pour l’avenir ( l’entreprise ne fera pas ce qu’elle veut avec FO). Le lundi 15 décembre, René a repris le chemin du travail et il est bien décidé à continuer le combat même s’il sait que les obstacles restent nombreux ne serait-ce que pour se faire régulariser ses salaires. L’UDFO remercie les nombreux camarades qui ont soutenu René et se félicite que le tribunal des Prud’hommes donne raison aux 5 salariés de Bulcourt-Aubry en condamnant celle-ci à verser des indemnités. Deux bonnes nouvelles pour les fêtes de fin d’année et de l’espoir pour 2015.

Photo : René avec la décision administrative refusant son licenciement.