Collignon : mais où est passé l’argent du contribuable ?

, par udfo08

Lors d’un précédent article, j’avais abordé les aides accordées par les différentes collectivités et l’état pour cette entreprise aujourd’hui liquidée, la SAS FONDERIE COLLIGNON cédée pour l’euro symbolique au 1er septembre à la nouvelle entité créée à savoir le SAS NOUVELLE COLLIGNON suite à la décision du tribunal de commerce de SEDAN le jeudi 21 juillet 2016.

Chacun connait maintenant les conséquences sur l’emploi puisque ce ne sont pas moins de 31 licenciements supplémentaires qui seront réalisés dans l’immédiat à comparer aux 23 de ce début d’année 2016 et aux 44 initialement engendrés par le PSE validés le 17/07/2014…

Aussi, un petit historique s’impose puisque dès février 2013, le 14 pour être précis, une procédure de sauvegarde est ouverte par ce même tribunal avec comme conséquence le premier PSE de juillet 2014 dont le nombre impressionnant de suppression d’emplois s’élève en réalité à 48.

C’est à cette date que commencent les aides et les prêts des généreuses collectivités puisque le Conseil Général des Ardennes –nom de l’époque- et la Région Champagne-Ardenne –nom de l’époque également- ont individuellement consenti à un prêt de 250 000 € (soit 500 000 € au total) au second semestre 2014 « afin de renouveler le matériel obsolète sur le site de LA CARBONNIERE et que la société puisse sécuriser la production de l’usine », je ferme les guillemets, alors que l’adoption du plan de sauvegarde est le 17/07/2014 ! Mais ce n’est pas tout, durant cette même année 2014, l’État octroie un CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi issu du Pacte de responsabilité, mesure du gouvernement actuel représentant désormais 41 milliards d’euros à l’échelon national) pour un montant de 149 000 €, un beau cadeau en somme…

S’ajoute à ces espèces sonnantes et trébuchantes, les cotisations patronales ou plutôt leur absence par la mise en place d’un échéancier et une probable hypothèque de l’URSSAF ne couvrant certainement pas leur totalité.

Jusqu’à présents restés très discrets, c’est le moins que l’on puisse dire, je viens de prendre connaissance ce jour de la visite –une descente ?- des politiciens locaux à la FONDERIE COLLIGNON : faut-il voir cette initiative comme une tentative de rédemption, une crainte d’être jugé par les électeurs ou enfin chercher à savoir où est passé l’argent du contribuable ?

Pour ce qui me concerne, c’est bien ce dernier point qui m’intéresse ; aussi, je suis à la rédaction de courriers à destination des différentes instances afin de connaitre toute la vérité sur les garanties à l’origine de ces prêts, à leur remboursement et aux conséquences de la liquidation de l’entreprise prononcée ce jeudi 21 juillet dans la plus grande discrétion étatique, politique et médiatique. Sans être dupe de cette situation ubuesque, il apparait dès à présent que c’est bien le contribuable ardennais qui paiera ces manquements collectifs à commencer par ceux du futur ancien chef d’entreprise (je ne reviens pas ici sur ses nouvelles fonctions) !

Enfin, il est à noter que, outre le passage à moins de 50 salariés engendrant la disparition du Comité d’Entreprise et l’absence de lisibilité sur l’exercice comptable qui n’est certainement pas le fruit du hasard, la reprise par la nouvelle entité SAS NOUVELLE COLLIGNON prévoit des subventions à la hauteur de 65 000 € mais sans en communiquer l’origine. Par ailleurs, l’entreprise, reprenant les 48+1 salariés (incluant l’ex PDG !), bénéficiera des exonérations liées au BER (Bassin d’Emplois à Redynamiser, amendement J-L WARSMANN)… Quand l’histoire bégaie !

Le Secrétaire Général