Tecsom : les oublis et les trous de mémoire du PDG

, par udfo08

La réponse de M.Grosselin dans l’Ardennais du 21 janvier mérite un commentaire éclairé de la part de l’UD et nous allons nous y attacher avec la plus grande objectivité. Tout d’abord, l’UDFO des Ardennes comprend parfaitement que M.Grosselin soutienne ses cadres d’autant plus qu’il est peu présent dans l’entreprise puisqu’il démarche, lui-même, les clients ( chacun pourra se demander si c’est le rôle principal d’un PDG ? ). Il a donc, une vue très éloignée, du dossier Pascal Jeantils et il doit s’en remettre, d’abord, à son encadrement. Et c’est là la source même du problème car il n’a pas pris en compte, en confiant le poste de RH à l’ex-délégué syndical CFDT, le climat social très spécial « Sommer-Enia-CFDT » où le syndicat était intégré dans la marche de l’entreprise et aux prises de décisions. En fait, c’est l’exemple type même de la cogestion prônée par la CFDT. Souvenons nous, et l’Ardennais le rappelle habilement en reprenant la photo M.Grosselin-Y.Vautier, que la CFDT recherchait un repreneur à Enia et qu’elle a favorisé le « dossier Grosselin » au détriment d’autres projets. La suite, nous la connaissons, avec le remerciement de M.Grosselin en nommant M.Vautier RH de Tecsom ! N’oublions pas non plus l’agression dont a été victime lors d’une audience au Tribunal du Commerce pour la reprise d’Enia le Secrétaire de l’UL FO de Sedan, Philippe Maire, par un élu CFDT ( plainte a été déposée). Depuis, et les différents évènements nous le démontrent, le RH est resté « le leader et l’âme de la CFDT » allant même jusqu’à désavouer le DS CFDT sur des prises de position l’obligeant à se rétracter. La CFDT continue donc volontairement à distiller l’information aux salariés au contraire de FO qui informe au mieux tout en sachant que le syndicat est mis à l’écart sur les sujets sensibles.

Cela se traduit :

  Par la non convocation à des CE ou des convocations tardives non réglementaires telles que le dernier CE pour le licenciement de Pascal Jeantils (plusieurs courriers ont été rédigés et envoyés à la Direecte)
  Par la connaissance en CE de dossiers importants par les élus CFDT alors que FO n’est évidemment pas au courant.
  Par le refus de demander l’intervention d’un cabinet pour connaître la situation exacte de l’entreprise. Lorsque FO en fait la demande, la CFDT s’empresse de traduire : « ils demandent un droit d’alerte et veulent faire fermer l’usine ». De plus, M.Grosselin, que ce soit dans sa réponse dans l’Ardennais ou dans les radios locales, oublie de répondre sur le dossier des 100 000€ et nous nous expliquons : Parce que FO avait osé informer les salariés, le PDG, accompagné de son RH et de la CFDT, a fait arrêter le travail à deux reprises et sur deux brigades, a fait appeler les responsables FO. Il a publiquement reproché à Pascal Jeantils et à Eddy Suddres de vouloir faire fermer l’usine pour toucher 100 000€ s’appuyant sur l’article de l’Ardennais qui relatait que certains salariés de l’entreprise Porcher allaient toucher jusqu’à 100 000€ ! C’était quelques jours seulement après la parution de l’article. Devant ce scandale et cette humiliation publique de nos deux délégués qui ont dû se justifier devant des salariés en colère remontés par la CFDT ( le coup était finement monté) le Secrétaire Général de l’UDFO a exigé un rendez-vous avec M.Grosselin qui nous a reçu. Participaient à cette audience, Mrs Grosselin, Vautier et le directeur de la production, Mrs Jeantils, Suddres et Blondeau. M.Grosselin n’a jamais nié les faits ( organisation de ces deux réunions avec sa participation devant les salariés où Mrs Jeantils et Suddres se sont vus reprocher de vouloir fermer l’entreprise pour 100 000€ ). A la question de FO pour savoir pourquoi il avait agi ainsi , il a répondu : « j’ai reçu un coup de fil qui allait dans ce sens » ! Sur Radio8, M.Grosselin affirme à plusieurs reprises qu’il n’y a pas de lien entre le licenciement de M.Jeantils et son mandat syndical. Nous aimerions le croire mais « l’affaire des 100 000€ » est vraiment de trop pour sa crédibilité sur ce dossier. S’en sont suivies des brimades, des insultes, des convocations, des propositions de rupture conventionnelle, des menaces et pour clore le tout la « fameuse et célèbre mise au placard » c’est-à-dire ne plus donner de travail à P.Jeantils. Le tout pour dégoûter le salarié et surtout préparer le licenciement. C’est ce que qu’explique M.Grosselin dans l’Ardennais et en résumant : « on a tout essayé, tout tenté, déployé notre énergie ( ça on le croit volontiers mais pour licencier !) , témoigné de la patience et de la tolérance face à un comportement et d’agissements d’une grande ambiguïté » . Certes, mais M.Grosselin, encore une fois, prend de sérieux raccourcis et oublie que M.Jeantils a occupé des postes (qui parait-il ne sont pas des postes mais où il y a toujours des salariés, allez comprendre !) dont il s’acquittait parfaitement, trop bien sans doute, et que la direction, dont le bon RH, refuse aujourd’hui d’entendre parler. Pourtant, cette même direction ne se préoccupe pas aujourd‘hui de savoir ce que font certains élus CFDT qui semblent ne pas occuper, eux aussi, de poste de travail alors que chacun sait que dans une entreprise de 150 salariés et même en cumulant élus CE+DP+CHSCT+DS on n’arrive pas à un temps complet ! N’y aurait-il que les salariés pour se rendre compte de ce manège ? L’époque Sommer-Enia où 4 à 5 élus CFDT n’occupaient plus de postes de travail n’est-elle pas finie ? Il ne manque que le « magasin CE et ses activités » pour retrouver « le bon vieux temps de chez Sommer » !

Alors pourquoi vouloir à tout prix licencier Pascal Jeantils et « décapiter » FO ?

Depuis la reprise d’Enia par Tecsom les salariés connaissent un chômage partiel presque continu. L’entreprise souffre d’un manque de trésorerie à tel point que la direction envisage de vendre l’immobilier. Jusqu’en juin, elle ne peut sauf accord du Tribunal du Commerce ni vendre ni licencier. Ce qui nous laisse penser, sauf renversement de situation que nous espérons tous, qu’il risque fort d’y avoir de nombreux licenciements en juillet- août ou septembre. FO s’appuie aussi sur le fait que l’entreprise sollicite actuellement des formations auprès des services de la Direecte, formations pour aider des salariés à se reclasser en dehors de l’activité de l’entreprise. En fait, un PSE ou une GPEC aux frais du contribuable ! Cette demande « soulagerait la trésorerie » de l’entreprise puisque ces formations ne lui coûteraient rien et surtout « occuperaient » des salariés sans travail aujourd’hui. A noter la difficulté qu’éprouve, à ce jour, la direction pour …trouver des volontaires à ces formations-départ ! La sagesse aurait voulu, devant tant de difficultés économiques, que la direction mette « la pédale douce » sur la situation de P.Jeantils et calme le jeu en lui proposant un poste de travail même provisoire et c’était vraiment possible. La décision de la direction d’entrer en conflit avec FO ( le Secrétaire Général de l’UD a écrit en ce sens à M.Linglet en lui demandant de stopper la procédure avant même l’entretien préalable au licenciement, lettre recommandée restée sans réponse …on comprend pourquoi) nous laisse penser que la situation de l’entreprise est encore plus grave que nous le pensions réellement et que des mesures vont être prises dans les semaines et mois qui viennent contre les salariés. Pour la direction, la « messe est dite » on doit de débarrasser de celui qui pose des questions gênantes, qui cherche à comprendre, qui informe et surtout qui est crédible aux yeux de nombreux salariés …y compris adhérents à la CFDT. Chez Tecsom, tout le personnel doit écouter et se mettre derrière celui qui a été embauché pour s’occuper des Relations Sociales, aucune tête ne doit dépasser !

Une question essentielle se pose : que doit faire la direction ?

N’ayant pas les principes de cogestion de la CFDT-Tecsom et considérant qu’une organisation syndicale « normalement constituée » défend d’abord l’intérêt des salariés, nous nous en tiendrons aux conseils :
  D’abord arrêter le harcèlement sur les élus et syndiqués FO et considérer, non seulement par les paroles mais réellement dans les actes, que nous sommes représentatifs et que nos élus doivent être convoqués réglementairement aux CE et pas à la « sauvette » ou même pas du tout comme cela s’est fait à plusieurs occasions.
  Protéger notre local syndical des « visites » (éviter un passe commun par exemple) et lorsque les élus FO constatent « une visite » condamner en s’associant à la plainte contre X. C’est la moindre des choses, les locaux étant la propriété de Tecsom.

Nous en terminerons là le commentaire sur la réponse de M.Grosselin non sans rappeler qu’il a commis une grosse erreur en prenant comme collaborateur direct l’actuel RH et qu’il n’a pas mesuré suffisamment tôt l’impact négatif qu’il allait mettre sur les relations sociales dans l’entreprise.

Au lieu d’essayer de « virer » M.Jeantils, le PDG de Tecsom ferait bien de prendre la décision qui s’impose aux yeux de nombreux salariés afin de retrouver enfin un climat social serein et éviter à des dizaines de salariés de se retrouver à Pôle Emploi.