L’année 2011 qui vient de s’achever ne sera pas « un millésime » pour les salariés, les demandeurs d’emploi et les retraités. Elle restera l’année de deux plans de rigueur où la dictature de la dette nous a mis au régime sec et exigera, sans doute et d’ici peu, un troisième cran supplémentaire à nos ceintures de pantalon ! Dans la bouche de nos dirigeants et des politiques en général le mot « austérité » revient à nos oreilles régulièrement à tel point qu’il s’est même invité dans les réveillons de fin d’année. C’est dire que ce bourrage de crâne quotidien a pour but de culpabiliser nombre d’entre-nous alors que les travailleurs ne sont en rien responsables ni coupables de la dette que nos gouvernements successifs ont su creuser sans état d’âme. Ainsi, nous serions coupables et donc obligés d’accepter, sans vague, les plans d’austérité qui nous frappent sans même apporter de réponse à la crise alors que nous savons tous que ces mesures d’austérité sont un frein à la croissance et donc à l’emploi et vont rejeter de nombreux salariés au chômage sans parler de la perte de pouvoir d’achat qui va accroître le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Ce qui m’amène à redire aujourd’hui que les salariés ne se sortiront pas de cette situation sans se mobiliser autrement que par des rassemblements tous les mois comme le propose l’intersyndicale. A ce sujet, l’UDFO des Ardennes, dans un communiqué de presse en date du 6 décembre, rappelait qu’elle refusait de repartir dans un processus qui a montré son inefficacité en 2009 et 2010. Il faudra bien, à un moment ou à un autre, que ces organisations syndicales se positionnent clairement et appellent enfin, comme FO le propose depuis des mois, à une journée de grève interprofessionnelle de 24 heures ! C’est le seul moyen pour faire prendre conscience à ce gouvernement que les salariés n’ont pas à payer la facture de la crise du système capitaliste financier. Après la sinistre RGPP et le démantèlement organisé du service public républicain l’ancien ministre UMP, Hervé Mariton, vient de préconiser d’augmenter le temps de travail des fonctionnaires « sans rémunération supplémentaire » et de ne pas remplacer , pendant trois ans, deux fonctionnaires sur trois partant en retraite, contre un sur deux actuellement. Nous sommes en droit de nous demander, aujourd’hui, si nous ne sommes pas revenus au STO (Service de Travail Obligatoire) instauré pendant la seconde guerre mondiale ! A écouter certains politiques qui parlent de « guerre économique » en justifiant les plans d’austérité et en regardant de plus près les mesures prises contre la classe ouvrière ( hausse de TVA, déremboursements de médicaments, accélération de la contre réforme des retraites, quatrième jour de carence, complémentaires santé en augmentation, baisse des prestations sociales, familiales et aides au logement etc…) ce petit rappel à l’histoire n’est peut-être pas inutile et mérite, sans doute, qu’on s’y attarde. Combien de temps encore les salariés français vont-ils accepter de perdre du pouvoir d’achat et accepter seuls tous les sacrifices pendant que les actionnaires, aidés par les gouvernements européens, continuent à détruire des pans complets de l’industrie française ? La politique industrielle ambitieuse que nous avait promis le Président de la République n’aurait-elle été finalement qu’électorale ? Sur ces interrogations, il me reste à vous présenter, au nom de l’UDFO des Ardennes , mes meilleurs vœux pour 2012.
Edito d’Ardennes FO : l’austérité mène tout droit à la récession !