L’Union Départementale Force Ouvrière des Ardennes a pris connaissance par plusieurs sources concordantes des velléités de suppression d’une vingtaine d’emplois chez ARCAVI, l’entreprise spécialisée dans le traitement de nos déchets.
Depuis l’incendie du centre de tri de Charleville au mois de juillet 2022, bien des promesses ont été faites à l’exemple des annonces de recrutement mais aujourd’hui force est de constater que peu ont été tenues. Une fois l’étape du doute passée, les salariés, rassurés par les propos de la Direction, ont subis l’activité partielle : place aujourd’hui aux licenciements. A ce titre, certains ont déjà reçu une demande individuelle de renseignements et une assemblée générale s’est tenue ce mardi 6 juin... Les prémices d’un plan social !
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Durant la nuit du 21 au 22 juillet 2022, un incendie ravagea le centre de tri de Charleville-Mézières qui appartient à VALODEA (ex SMDTA) et est exploité par la société ARCAVI. Il est à noter qu’il fonctionnait alors avec deux équipes en raison d’un surplus de travail (il accueillait alors les déchets sélectifs provenant du département de l’Aisne). Dès le 25 juillet 2022, le personnel embauché par ARCAVI fût mis en activité partielle.
Pour ce qui est des déchets, le tri sélectif fût envoyé par camion vers la Marne (La Veuve et Trivalfer). Afin de préserver l’emploi et les compétences, ARCAVI décida de monter un projet de centre de tri provisoire (son Directeur trouva alors un bâtiment et une chaine de tri).
Dans le même temps, dans un article d’une page de l’Ardennais en date du 23 février 2023, le Président de VALODEA abordait le coût de la reconstruction du centre de tri de Charleville et notamment de cette chaine de tri provisoire… Sans mot dire sur les emplois, on comprend mieux aujourd’hui.
Mais dernièrement, lors d’un Comité Syndical de VALODEA, le projet du centre de tri provisoire fut rejeté...
Deux conséquences : le tri sélectif continue d’être dirigé vers les centres de tri des départements voisins (en ce moment vers les départements des Vosges et de la Marne), un scandale écologique (voir ci-après), et une vingtaine de personnes sont sur le point d’être licenciées pour motif économique (ancienneté moyenne entre 16 et 20 ans), un scandale social.
Désormais, le centre de tri de Charleville accueille la collecte des déchets avant d’être rechargés dans des camions (à peine 11 tonnes par véhicule) et une autre plateforme a été aménagée à la décharge d’Éteignières afin d’en accueillir également mais à l’heure actuelle, les stocks sont énormes !
Pour conclure :
Plutôt que de se battre pour sauvegarder les emplois locaux (c’est sûrement le plein emploi chez nous !), certains préfèrent brûler du gasoil (c’est bon pour la planète !). Le contribuable ardennais verra donc une partie de sa taxe sur les ordures ménagères faire vivre l’économie de la Marne et des Vosges.
A l’heure où l’on incite les particuliers à passer à la voiture électrique, dans les Ardennes, un syndicat prônant le recyclage et le compostage, brûle du gasoil au détriment des emplois.
A relire l’article du mois de février, « pas intéressant sur le plan financier », il faut peut-être mettre dans l’équation le coût de l’activité partielle, le coût du Contrat de Sécurisation Professionnel (CSP, pris en charge par l’État, et donc par les français), le coût des indemnités de licenciement (prises en charge par ARCAVI et par conséquent par le Conseil Départemental 08, son principal actionnaire à 63%).
Le contribuable ardennais est bien généreux (sans parler de la fermeture du centre de tri de Fumay et de ses 20 emplois supprimés pour réaliser « le fleuron des Ardennes ») !
Enfin, qu’arriverait-il si les centres de transfert et la décharge d’Éteignères étaient bloqués ? Le problème deviendrait vite un problème pour les Maires ardennais. Nul doute qu’ils iraient alors demander des comptes à leurs représentants au Comité Syndical de VALODEA…