Monsieur Jean CASTEX a annulé son rendez-vous ardennais de ce vendredi 30 avril, il ne pourra donc pas bénéficier de cette présente :

, par udfo08

Monsieur le Préfet des Ardennes,

L’union Départementale Force Ouvrière des Ardennes a pris connaissance de la venue de monsieur Jean CASTEX dans notre beau département des Ardennes ce vendredi 30 avril 2021. Après avoir vu le passage éclair de monsieur Emmanuel MACRON, le 7 novembre 2018 suivi ensuite par bien d’autres Ministres, les Ardennes, Terre de Légendes, savent visiblement bien recevoir, c’est au tour du Premier Ministre de nous rendre visite aujourd’hui.

Nous nous souvenons encore du Président de la République et de sa hotte remplie de cadeaux avec la promesse de créer un millier d’emplois par l’implantation d’un nouveau site CEVITAL dont le PDG, le milliardaire Issad REBRAD, a été condamné peu de temps après à dix-huit mois de prison dont six fermes pour infractions fiscales, bancaires et douanières… La suite, nous la connaissons et nous vous invitons à relire cet article du 2 septembre 2020 : https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/l-usine-cevital-toujours-au-point-mort-dans-les-ardennes-1599035525 .

Le 15 janvier 2021, nous avons pu rencontrer Madame Léna TEMOT, Conseillère de Madame Amélie de MONTCHALIN, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, à la Préfecture afin de lui faire part de nos revendications et craintes dans son champ de compétence à savoir la Fonction Publique. Plusieurs sujets ont été abordés durant la demi-heure accordée (en fait 45 minutes), à l’exemple de la mise ne place du Secrétariat Général Commun, la prise en charge de la mutuelle et de la Prévoyance, le télétravail, la COVID, les salaires, une administration de qualité pour l’usager (à l’exemple de l’Hôpital), etc… Sans avoir aucune réponse de la part de la subordonnée si ce n’est que « Madame Amélie de MONTCHALIN est très sensible aux besoins des agents ! ». En dépit de la promesse de revenir vers nous sur ces sujets, aucun retour à ce jour et Madame Amélie de MONTCHALIN d’ajouter le jeudi 11 février au matin le souhait de l’État de « recruter 7 500 infirmiers et aides-soignants » tout en précisant « Nous avons dans notre pays des infirmiers et des aides-soignants qui n’exercent plus ». Autrement dit prendre des agents en retraite afin de pallier aux restrictions budgétaires de l’Hôpital depuis plusieurs décennies…

Un peu plus tard, Madame Jacqueline GOURAULT, Ministre de la Cohésion des territoires, a inauguré le projet d’usine d’assemblage des Cycles Mercier à Revin, le 15 mars dernier, en rappelant son objectif : "Renforcer l’attractivité du territoire et montrer que sa réindustrialisation est possible"… Où en sommes-nous de sa mise en place initialement prévue en juin 2021 ?

Sans de nouveau aborder certains dispositifs à l’inutilité prouvée (Bassin d’Emploi à Redynamiser dont nous attendons toujours les vrais chiffres d’emplois nets créés et non ceux qui en bénéficient par leur situation géographique), nous nous interrogeons sur le généreux octroi de l’argent public de France Relance à l’objectif affiché « bâtir la France de 2030 » aux entreprises locales et tout particulièrement de sa traçabilité en l’absence de représentants du personnel au Comité Social et Économique (CFAI, Scierie ardennaise, Bourguignon-Barré). En outre, comme il est précisé, les moyens consacrés par le Gouvernement et l’Europe sont conséquents et se veulent à la hauteur des enjeux : 100 milliards d’euros, soit ⅓ du budget annuel de l’État dont 40 % ont été financés par l’Union européenne, des fonds mobilisables par les États membres jusqu’en 2026 et remboursables jusqu’en 2058 (!).

Certes, nous ne jetons pas l’eau du bain avec le bébé mais force est de constater que les Ardennes récupèrent des miettes (quelques postes créés à l’ANTS, l’URSSAF, HERMÈS,…) en comparaison à la médiatisation réalisée par les annonces ministérielles… Pour ce qui nous concerne, à savoir la situation des salariés, les orientations du Gouvernement nous inquiètent au regard des velléités passées à l’exemple de l’injuste réforme des retraites, des nouvelles modalités de calcul de l’allocation d’assurance chômage à compter du 1er juillet, du nouveau crédit d’impôt compensant partiellement (20 %) le montant des cotisations salariales largement salué par les organisations d’employeurs, ou encore la réduction progressive du niveau d’indemnisation de l’activité partielle de droit commun : aujourd’hui à 70 % du brut (84 % du net) et son passage à 60 % du brut (72 % du net) pour les salariés. En parallèle, la réunion du jeudi 22 avril entre le Gouvernement et les interlocuteurs sociaux a abordé les PGE (prolongés jusqu’à la fin de l’année 2021) qui représentent à fin mars 135 Mds €uros, le fonds de solidarité 21 Mds €uros, les reports de cotisations sociales 21 Mds €uros et l’activité partielle 28,7 Mds €uros le tout, sans contrepartie ou engagement pour les entreprises ! Dans le cadre du projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale 2021, il est à noter que pour ces dernières prises la main dans le pot de confiture en cas de fraude sociale (et fiscale ?) avant et pendant la crise sanitaire verront ce recouvrement reporté ; autrement une reconnaissance légitime de la fraude…

A l’heure où le Président de la République semble de plus en plus discret sur les « premiers de cordées » dans ses prises de paroles, l’Union Départementale Force Ouvrière se refuse à l’éventualité d’une facturation aux derniers de corvées à savoir les salariés.

Pour toutes ces raisons et le fait de ne jamais être écouté, nous portons à votre connaissance notre volonté de ne pas demander une audience auprès de monsieur Jean CASTEX, Premier Ministre.

En vous remerciant pour l’attention portée à cette présente,