Edito de Ardennes FO de janvier 2011.

Alors que le froid, le gel et la neige viennent de s’abattre sur notre pays, le mois de décembre vient de nous ramener à une triste réalité : les services publics, qui subissent depuis des années une attaque en règle en matière de suppression d’emplois, ne sont plus à la hauteur ! Et ce n’est malheureusement pas fini avec la RGPP machine infernale de destruction massive du service public républicain. Face à la rigueur budgétaire, qui ne connait ni saison ni climat, seuls, les syndicats appellent à la réforme du système économique. Notre Confédération, consciente des dégâts et de la logique de la RGPP, a organisé une conférence nationale le 16 novembre (compte-rendu en annexe réalisé par Jean-Pierre Glacet) et plusieurs responsables syndicaux ont su faire partager leurs analyses. Que ce soit dans l’enseignement, à la Poste, dans les hôpitaux, à la Police ou dans la magistrature tous sont unanimes pour expliquer et dire que les principales « victimes » sont les usagers et les agents ! Il faut donc « stopper » immédiatement la RGPP et remettre les services publics, là où ils doivent être, c’est-à-dire au cœur de notre république laïque une et indivisible. Avec la montée du chômage, des fermetures d’entreprises et de la pauvreté chaque citoyen doit pouvoir avoir accès à un service public fort garant de l’égalité républicaine entre tous. Dans un département sinistré comme les Ardennes, plus qu’ailleurs encore, ces conditions doivent être remplies. L’année 2010, avec le dossier des retraites et la mise en place de la contre-réforme gouvernementale repoussant le droit de partir à la retraite à 62 ans et l’augmentation de la durée de cotisation à 41,5 annuités, restera comme une année noire pour les salariés. Sur le plan économique, les Ardennes ont connu quelques catastrophes supplémentaires avec des vagues de suppressions d’emplois importantes comme chez ENIA, RAGUET, ESTAMFOR, OXAME et de nombreux dépôts de bilan. S’il est difficile de dénombrer avec exactitude les « dégâts », notamment dans le commerce, force est de constater que le CTP n’a pu répondre aux attentes des pouvoirs publics. Paradoxe toutefois, alors que ce dispositif était décrié il y a peu encore, on voit aujourd’hui, devant l’ampleur du désastre, des ex-salariés de RAGUET, accompagnés par des partis politiques, réclamer chez le Préfet son extension à 2 ans. Devant ces constats, l’horizon 2011 parait encore bien sombre pour la classe ouvrière et ce ne sont pas les salariés de DELPHI, d’ARDAM ou d’IDEAL STANDART qui diront le contraire. Inquiétudes supplémentaires s’il en est, nous ne pouvons que nous interroger légitimement sur ce que deviendront les entreprises qui ont utilisé fortement les mesures de chômage partiel et de formation. Il est à craindre malheureusement que toutes ne résistent pas « à la sortie de crise » et pour celles qui s’en sortiront, combien d’emplois auront été supprimés ? Il est temps que les pouvoirs publics se penchent sérieusement sur ce fléau qu’est le chômage et mettent en place une véritable politique de ré industrialisation capable à la fois de maintenir l’emploi mais aussi d’en créer. Pour cela, il est nécessaire de relancer la consommation par l’augmentation des salaires, d’arrêter le démantèlement des services publics et de stopper le « détricotage » de nos systèmes de protections sociales. L’Union Départementale FO des Ardennes, consciente que 2011 sera une année de lutte et de résistance, sera à vos côtés pour mener les combats futurs comme elle l’a été en 2010.

Nous vous souhaitons à toutes et tous, ainsi qu’à vos proches, une bonne année 2011.

Daniel Blondeau Secrétaire Général